Idée 0 – Découvrir un cours

Lorsque tu étudies un cours, il y a deux façons, presque diamétralement opposées, de n’y rien comprendre et de n’en rien retenir :

  1. Ne pas être intéressé et penser complètement à autre chose
  2. Recevoir trop d’informations d’un coup et avoir du mal à discerner l’important, ou quoi que ce soit, d’ailleurs

Ces deux façons de n’y rien comprendre peuvent être facilement combattues à l’aide de deux questions simples, auxquelles il suffit de répondre très brièvement (une phrase suffit, plus si l’inspiration est là) avec ses propres mots :

  • De quoi on parle, en fait ?
  • Pourquoi on parle de ça ?

Comment répondre à la question « de quoi on parle, en fait ? » ? Une bonne façon d’y répondre est d’imaginer que tu essaies d’expliquer à ta grand-mère, en une phrase, ce que tu étudies en ce moment.

Pour la question « Pourquoi on parle de ça ? ». Une bonne façon d’y réfléchir est d’imaginer ta grand-mère, après avoir plus ou moins attentivement écouté ta réponse à la première question, te demander avec un désintérêt croissant : « Et alors ?? On apprend de ces trucs de nos jours … ». A toi de trouver les mots pour lui arracher un « aaah, c’est pas si bête finalement » satisfait.

Le but de ces petites questions est de créer un cadre. Une structure. Ce cadre fera toute la différence entre n’avoir aucune idée (ou seulement une très vague idée) de ce que tu étudies, et avoir une structure solide sur laquelle attacher tout un tas de trucs utiles : les exercices de TD, les rappels de cours, la lecture de ton cours. Sans cette structure, toutes les choses dont tu entendras parler à propos de ce cours, les formules, etc, risquent fort de tomber dans le vide, et dans les méandres brumeux de ta mémoire. La première question : « quoi ? » t’amènera à t’imprégner du sujet en le reformulant avec tes propres mots. La seconde question : « pourquoi ? », te donnera au moins un exemple à garder en tête, au mieux une motivation interne à essayer d’en savoir plus.

L’autre but, je l’admets, c’est de se donner le droit d’être feignant. Tout le monde se dit, à un moment dans la semaine : « ce week-end, je vais relire tout le cours, tout comprendre, wala je suis un fou, je vais même faire tous les exos ». Puis venu le samedi matin tout le monde se dit : « Ouais, peut-être plutôt demain en fait, faut que je souffle là, puis j’ai la flemme ». Puis venu le lundi matin : Bon bref, tu sais très bien.
Je te propose d’essayer (vois comme j’y vais doucement) de remplacer cette chaîne malencontreuse d’événements par quelque chose de moins ambitieux et de plus fonctionnel. Le samedi, pour ce qui est de la physique, tu as UNE mission. Ouvrir ton cours, et répondre à mes deux questions. Cinq minutes. Cinq toutes petites stupides minutes. Tu te diras merci plus tard.

Je te laisse avec un exemple :

Outils mathématiques pour la physique
Quoi ? Comment faire des intégrales, retrouver le volume de certains objets, ou résoudre des équations différentielles, ce genre de trucs…
Pourquoi ? Ben, quand t’y penses, c’est absolument fascinant que tu puisses utiliser des maths pour décrire le monde. Par exemple, je peux faire un calcul stupide et hypothétique : si je lâche mon chat, à 1m50 de haut, combien de temps va-t-il mettre à toucher le sol ? Avec ma feuille, mon stylo et ma calculatrice, je trouve quelque chose comme 0,5s. Bah là, si je vais prendre mon chat pour de vrai, et que je le lâche vraiment de 1m50 de haut, il va vraiment mettre environ 0,5s à tomber. Alors que franchement, qu’est ce qu’il en a à faire, mon chat, de ma feuille, de mon stylo et de ma calculatrice ??

Et là tu imagines Mamie, satisfaite : « aaah, c’est pas si bête finalement, mais laisse mon chat tranquille ! »

(PS : si tu veux aller plus loin sur cette histoire de maths, il y a un article intéressant, qui s’appelle « The Unreasonable Effectiveness of Mathematics in the Natural Sciences », de EP. Wigner)

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